Qu'est-ce que le syndrome douloureux régional complexe (SDRC ou algoneurodystrophie) ?
Le syndrome douloureux régional complexe (SDRC), anciennement appelé algoneurodystrophie, est une pathologie caractérisée par une douleur localisée dans une ou plusieurs articulations. Cette condition peut toucher n’importe quelle articulation du corps.
Les principaux symptômes comprennent une hypersensibilité aux stimuli, une raideur progressive des articulations affectées, ainsi que des troubles vasomoteurs tels que des sueurs excessives ou un gonflement.
Bien que la majorité des cas suivent une évolution favorable avec peu ou pas de séquelles, la durée de la maladie peut s’étendre de 12 à 24 mois dans certains cas.

Qui est concerné par le SDRC ?
Le SDRC peut toucher aussi bien les hommes que les femmes, à tout âge, mais il est plus fréquemment observé chez les personnes âgées environ de 40-50 ans.
Cependant, il affecte environ trois fois plus de femmes que d'hommes. Ce syndrome est beaucoup plus rare chez les enfants et les adolescents.
Il est également souvent mal diagnostiqué, notamment chez les sportifs de haut niveau.
Quelles sont les causes du SDRC ?
Le mécanisme exact de ce syndrome reste encore mal compris, mais il pourrait être lié à un dysfonctionnement du système nerveux central ou périphérique.
Les facteurs déclenchants les plus courants incluent :
- Un traumatisme localisé
- Une intervention chirurgicale, notamment en orthopédie
- Une immobilisation prolongée de la zone concernée
- Des microtraumatismes répétés, souvent observés chez les athlètes professionnels
Quels sont les symptômes et comment poser un diagnostic ?
Le SDRC se divise en deux phases distinctes : la phase chaude et la phase froide.
1) La phase chaude
Cette phase se caractérise par une réponse inflammatoire dans la région affectée. Elle peut durer de quelques semaines à plusieurs mois et se manifeste par :

- Des douleurs articulaires
- Une hypersensibilité
- Une limitation de la mobilité de l'articulation
- Des signes inflammatoires : rougeurs, chaleur, oedèmes
2) La phase froide
La phase froide survient après la phase chaude et se distingue par :

- Une perte significative de la mobilité articulaire
- Une peau plus froide et pâle dans la zone touchée
- De l'anxiété et un sentiment de malêtre général
Il arrive aussi que certains patients ne présentent qu’une seule de ces phases.
Comment diagnostiquer le SDRC ?
Il n'existe pas de test spécifique permettant de diagnostiquer le SDRC de manière directe. Le diagnostic repose essentiellement sur l’entretien avec le patient, un examen clinique et éventuellement des examens d’imagerie (radiographies, IRM, scintigraphie, ostéodensitométrie).
Le diagnostic peut parfois être difficile, il est donc crucial d’éliminer d’autres causes potentielles de douleurs articulaires, telles que l'arthrite ou les infections articulaires.
Quels traitements pour le SDRC ?
Le traitement du SDRC nécessite une approche pluridisciplinaire.
Tout d'abord, une prise en charge fonctionnelle avec des professionnels de la rééducation comme les kinésithérapeutes ou ostéopathes est essentielle. Elle permet de rééduquer et de mobiliser les articulations affectées. Le drainage lymphatique et la pratique d’une activité physique régulière et adaptée sont également fortement recommandés.
Les médecins peuvent prescrire des médicaments pour gérer la douleur, comme des anti-inflammatoires ou des analgésiques.
Dans certains cas, un suivi psychologique est nécessaire pour aider le patient à gérer les aspects émotionnels et anxieux liés à la douleur.
Des études récentes suggèrent que la prise de vitamine C après une fracture pourrait réduire le risque de développer un SDRC.
Le rôle de l'ostéopathe dans la prise en charge du SDRC
L'ostéopathie joue un rôle important dans la gestion du SDRC. Un ostéopathe travaille principalement sur les zones qui présentent une mobilité réduite et des sensibilités accrues. L’objectif est de lutter contre l’enraidissement articulaire, de libérer les tensions et de corriger les dysfonctions mécaniques causées par une adaptation compensatoire à la douleur.
Un suivi ostéopathique régulier peut aider à améliorer l’évolution de la maladie, en facilitant la récupération. À la fin de chaque séance, un ostéopathe peut également recommander des exercices de mobilité, de renforcement ou même poser une bande de kinésiologie pour soulager temporairement la douleur et soutenir l'articulation touchée.